Les jours de la peur
Loriano Macchiavelli
Traduit par Laurent Lombard
Bologne. Années 70. Un attentat détruit le centre de transmission de l’armée, faisant quatre morts et de nombreux blessés. Le sergent Sarti Antonio, flanqué de son acolyte Felice Cantoni, mène l’enquête. Entre milieux interlopes et notables intouchables, c’est tout un système de corruption qui est à l’œuvre et qu’il tente de dénoncer en dépit de la résistance de ses supérieurs, alors que les meurtres se multiplient dans la ville.
Les jours de la peur est l’acte de naissance de l’un des plus féconds personnages de la littérature italienne, le sergent Sarti Antonio. Un policier médiocre, atteint d’une colite chronique qui l’oblige sans cesse à se rendre aux toilettes. Il serait sans doute un anti- héros s’il n’était doté d’un sacré esprit de contradiction et d’une belle ténacité. Et il échouerait sûrement dans son enquête s’il n’avait trouvé sur son chemin un étudiant extraparlementaire, Rosas, disposé à l’aider dans ses réflexions.
C’est aussi le roman par lequel une ville, Bologne, accède à la littérature, auscultée sous toutes ses coutures au moment où elle se transforme, au milieu des années soixante-dix, rarement pour le meilleur. Ce qui est exceptionnel dans ce roman, c’est le rythme, l’ironie qui n’abandonne jamais le narrateur (personnage à part entière) qui commente sans relâche les actes de son personnage, ses relations avec son coéquipier (à eux deux ils cumulent l’ulcère, la colite, le café, les cigarettes) ou avec son supérieur qui ne cesse de l’humilier. Avec ce premier roman, Macchiavelli met en place tous les éléments qui feront la fortune et le succès de son personnage et de la série des Sarti Antonio. Et qui le feront entrer dans l’histoire du noir italien.
– Boulot de merde !
Il se dirige vers la porte. Rosas l’interpelle :
– Tu t’en aperçois que maintenant ? Combien de fois je te l’ai dit ?
Sarti fait demi-tour et se penche sur lui, tellement au-dessus de son nez que quelques postillons tombent sur Rosas :
– Et qu’est-ce que j’y peux ? C’est tout ce que je sais faire... Que veux-tu que j’y fasse ? Personne m’a rien appris de mieux !
Rosas s’essuie le visage du revers de la main et lâche :
– Le fait est que tu ne sais même pas faire le flic.
– Parce que toi tu sais le faire ? Va crever ! Mais qu’est-ce qui m’a pris de vouloir t’aider ? Quelle mouche m’a piqué ?
– C’est bien ce que je dis, tu ne sais même pas faire le flic. Ton boulot t’interdit de t’intéresser à moi et à ceux qui comme moi s’emploient à poser des bombes et à trucider... Et non, toi tu t’y intéresses. Alors tu ne sais pas faire ton métier de flic.
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19 euros TTC
Parution : 10 mai 2024
ISBN : 978-2-490356-43-0
192 pages
Collection Train de nuit
Ouvrage traduit avec le soutien du Centre national du livre
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